L'art du tapis s’exprime au Maroc entre les mains expertes des femmes et forme un élément constitutif de l'identité du pays, sa culture et ses savoir-faire.
La pratique du tissage du tapis remonterait à près de 2 200 ans et serait née chez les communautés rurales originaires du Moyen Atlas et des environs de Marrakech. A cette époque, ces populations sont nomades. Les femmes profitaient donc de chaque halte pour fabriquer les étoffes des matelas et des couverture, avec la laine des animaux de leur troupeau, moutons ou chèvres.
Fières de leur liberté, ces artisanes n'utilisaient jamais de modèle. Elle tissaient selon leur propre inspiration, faisant ainsi de chaque tapis une création unique.
Le tissage de l’imaginaire des femmes berbères
Ces tapis se présentent comme le miroir du monde intérieur des femmes berbères, comme des livres remplis de signes et de symboles qui nous font voyager dans le temps. On y retrouve en effet les motifs caractéristiques des graphies de l'art rupestre et des artefacts primitifs de notre humanité.
D'autres signes sont le rappel de motifs repérés en Europe pendant la préhistoire ou en Orient et ailleurs autour de la Méditerranée. Tout un langage géométrique nous parle du corps des femmes ou des organes sexuels se faisant l'écho du souhait permanent de fertilité. La femme tisseuse parle d'elle-même dans sa virginité, sa position d'épouse, sa grossesse et son accouchement.
Les tapis des régions du haut et moyen Atlas, une fois terminés, rejoignaient Marrakech pour être vendus aux enchères auprès des propriétaires de bazar.
Pendant le Protectorat français, on assiste à une ambitieuse politique de préservation et d'encouragement de l’art du tapis berbère au Maroc. Un Service des Métiers et Arts Marocains est instauré, un label artisanal et commercial est créé et des coopératives sont mises en place.
Le tapis affirme l’identité des tribus berbères
Le tapis amazighe se différencie selon les tribus où il est fabriqué. Les tapis de la confédération des tribus Ait Ouaouzguite, dans la région de Taznakhte, près d'Ouarzazate, sont les plus connus. On trouve le tapis Glaoua des régions du Haut Atlas, les tapis du Moyen Atlas, dénommés Achdif, autour de Meknès et de Rabat avec les tribus Zemmour ou Zayane, et enfin, le tapis rural du Haouz de Marrakech.
Tous ces trésors inestimables peuvent s’admirer dans toutes les échoppes de la vieille Médina de Marrakech.
Ils font aujourd'hui les beaux jours de la décoration partout dans le monde et se retrouvent dans tous les intérieurs, sur tous les continents.
Pour un bon aperçu des savoir-faire des artisans de Marrakech, de nombreux sites internet permettent de les admirer et aussi de les acquérir. Voici celui que nous vous recommandons : MARRAKINE
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