L’histoire du Maroc est faite de croisements, de métissages et de longues cohabitations entre des peuples d’origine, de culture et de langue différentes. Il en est résulté un multilinguisme quotidien ainsi qu’un goût prononcé pour les langues étrangères.
Bien évidemment, la langue maternelle des Marocains, la langue officielle du pays mais ausi la langue de la religion islamique, est l’arabe
Il faut toutefois noter que la langue arabe pratiquée au Maroc est assez éloignée de l’arabe traditionnel ou arabe littéraire. Ici on parle le Darija qui est une version simplifiée de l’arabe, une sorte « d’arabe des rues ».
Vient ensuite l'Amazighe qui est la langue des Berbères dont le Maroc a d’abord été la terre.
L’Amazighe est parlée par près de 40% de la population et jouit à présent d’une reconnaissance officielle après avoir longtemps fait l’objet d’une forme de répression visant à sa disparition et à travers elle des particularités des peuples qui la portent. Mais la culture ayant fort bien résisté aux dictats administratifs, le Maroc a fini par en prendre acte. Et il est aujourd’hui habituel que les inscriptions officielles ou les panneaux de signalisation soient aussi exprimés en berbère.
Reste le cas très particulier du Français.
Les milieux instruits du pays et la bourgeoisie marocaine en ont quasiment fait leur langue maternelle. On parle français dans les familles huppées du Maroc aussi bien qu’à Paris. Mais la pratique de la langue de Molière va bien au-delà des catégories privilégiées. Elle tient aux relations étroites et anciennes qui unissent les deux pays et leurs ressortissants, habitués depuis plus d’un siècle à vivre côte à côte si ce n’est ensemble.
Ainsi le français se rencontre-t-il partout, dans toutes les familles, les entreprises ou les administrations. Dans les villes du Maroc, il n’existe pas d'endroit où un Français sera totalement incompris. Un francophone peut s’exprimer et engager le dialogue dans sa langue, à peu près partout et avec tout le monde ou presque, tout du moins dans les zones urbaines.
Un Français arrivant au Maroc pour la première fois sera d’ailleurs frappé de constater que toute la signalétique routière, la presse, l’administration et une bonne partie de l’enseignement comme l’essentiel de la littérature utilisent le français comme première et souvent comme unique langue. A défaut d'être une langue officielle, le français n’est donc pas, loin s’en faut, une langue étrangère. Elle est consubstantielle du Maroc.
L’espagnol est parlé dans le nord du pays, dans les régions proches de l’Espagne où l’influence de la péninsule ibérique reste importante.
Il n’est pas rare de constater par exemple, que dans la région de Tanger, on parle ainsi plus volontiers l’espagnol que le français.
Enfin l’anglais bénéficie ici comme ailleurs de son statut de première langue internationale des échanges.
On apprend l’anglais à l’école de Marrakech comme partout dans le monde et ici aussi les petits et les grands passent une bonne part de leur temps devant Netflix, Facebook ou Instagram…
Plus largement, il faut noter que les Marocains, nés sur une terre de brassages, d’échanges et de tourisme international font montre d’une étonnante facilité à l’apprentissage et la à pratique des langues. Ainsi les touristes ne manquent-ils jamais de s’étonner que de jeunes adolescents puissent avoir acquis par eux-mêmes la capacité de s’exprimer dans plusieurs langues et de soutenir une conversation courante dans chacune d’entre-elles…
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