Les institutions du Maroc sont le fruit d’une histoire encore jeune, soixante-six ans à peine, mais qui s’enracine dans les traditions d’un royaume multiséculaire.
Le Maroc est un royaume dont l’intégrité et l'identité s'est "forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, (…) s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen". Telle est la formule choisie pour décrire le pays dans le préambule de sa constitution promulgué le 1er juillet 2011.
Cette 6ème version de la loi fondamentale rappelle surtout avec clarté, dès son article premier, que le pays vit sous le régime d’une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.
La première constitution du Maroc date en effet de 1962. C’est sous l’impulsion du roi Hassan II que pour la première fois le peuple marocain vote par référendum afin d’établir les règles d’organisation de la nation et de l’Etat, six années après l’accession à son indépendance.
Il y a plus de cent ans, une première tentative institutionnelle
L’histoire retiendra qu’une première constitution avait été rédigée en 1908 sous le règne du sultan Abdelhafid ben Hassan et posait déjà les bases d’un pays moderne avec la séparation des pouvoirs et la primauté donnée aux droits de l’Homme. Cette esquisse d’inspiration démocratique s’évanouira sous les ambitions des puissances européennes et la signature en 1912 du Protectorat français et espagnol sur la Maroc, refermant ainsi l’exercice institutionnel jusqu’en 1962.
Aujourd’hui, le Maroc fonctionne sous le système du bicamérisme, c’est-à-dire avec un pouvoir législatif composé de deux chambres : la Chambre des Représentants dont les membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq années et la Chambre des Conseillers élus pour une durée de neuf années au suffrage indirect.
Le Gouvernement nommé par le Roi procède de la Chambre des représentants. Il s'appuie sur la coalition majoritaire obtenue à l'issue des élections législatives.
La régionalisation, la dernière en date des modernités du Maroc
La grande nouveauté démocratique de la constitution de 2011 est l’instauration de la régionalisation. Le territoire est désormais réparti en douze région chacune dirigé par un conseil régional issu d’une assemblée élue au suffrage universel direct. Le Maroc est aussi découpé en soixante-quinze provinces dirigées chacune par un gouverneur nommé par le roi.
Commandeur des croyants
Mohammed VI règne sur le Maroc depuis 1999, dans la continuité du premier sultan, Idriss 1er, fondateur de la ville de Fès au 8ème siècle. Il est le Chef de l’Etat et des forces armées. Il est aussi, selon la Constitution, le Commandeur des croyants.
L'islam, religion officielle -il n'existe pas au Maroc de séparation entre l'église et l'Etat telle qu'on l'entend en France- mais aussi la Loi fondamentale confèrent donc à sa Majesté le Roi une double légitimité qui en font l'un des derniers monarques au monde à exercer réellement le pouvoir.
Au Maroc, le Roi gouverne.
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